“Dans la nature, la tristesse n’existe pas”
(Erri de Luca)

La terre a bougé, la roche a éclaté.
Je scrute l’intervalle noir des lézardes, y faufile une brindille
qui se heurte bientôt à la masse rocheuse.
La fêlure est peu profonde.

Quand la mer se fut retirée,
les galets qu’elle recouvrait perdirent leur éclat.
Il ne restait plus trace de l’événement.
Jusqu’à la marée suivante, dans quelques heures.

Maintenant on peut remettre le nez dehors,
comme si ce charivari orageux n’avait pas existé.
Arômes de terre mouillée, arbres qui s’égouttent,
traces de boue sur la terrasse.
Cette soudaine luminosité du ciel ! Le soleil lave la pluie.

Abrité dans la ligne de faille, un colimaçon m’a fait les cornes.
Celui-là rejoindra ses compères dans la casserole.